Europe confédérale, un consensus de rassemblement

Publié le par Gaullisme et Démocratie

La construction européenne est un sujet qui fait débat depuis de nombreuses années voir siècles.

D'un côté, nous trouvons les partisans du replis sur soi revenant de fait à une politique datant des années d'avant guerre (mondiale biensur) pouvant conduire aux situations terribles que la folie du nationalisme nous a entrainé.

De l'autre côté, on trouve les partisans du tout Europe où la dilution des nations est la volonté affichée afin d'en fonder une nouvelle.

Ainsi avec cette vision de la construction européenne, les états-nations se transformeraient en états-régions (comme aux Etats-Unis d'Amérique) ou en Lander (comme en Allemagne).

Les pouvoirs régaliens qui incombent aux nations ne seraient plus des compétences des états mais du gouvernement national fédéral européen qui de ce fait serait dépositaire de la diplomatie, de la défense, de la politique économique et sociale etc... La France ne pourrait donc, dans ces cas, conserver sa place de membre permanent de l'ONU ni sa force de dissuasion qui serait transférée à Bruxelles.

A ces 2 visions totalement opposées qui pour l'une entend au renoncement simple des identités propres des nations et pour l'autre à un nationalisme conduisant à l'égoïsme et aux conflits, nous trouvons une 3ème voie, l'Europe confédérale ! Une Europe donc basée sur des nations qui, tout en restant elles mêmes, s'unissent pour atteindre des buts qu'elles sont impossible d'atteindre seules, garantissant entre elles la solidarité, la paix et la coopération.

Attention il y a quelques années un terme "fédération d'états-nations" est apparu mais ces deux notions s'opposent, une Europe fédérale ne peut être l'union d'états identifiés comme étant des "Nations". La construction européenne ne peut être que fédérale (états-régions) ou confédérale (états-nations).

Face à deux blocs économiques entre d'un côté les USA et de l'autre l'Asie et notamment la Chine, il serait totalement irresponsable et utopique de penser que les nations européennes puissent se replier et agir seules de leur côté ! L'Europe doit former un bloc uni capable de rivaliser avec les 2 autres mais, pour autant, l'effacement des nations dans un conglomérat supranational serait une erreur grave qui pourrait conduire sur son sol à un réveil des nationalismes et -en cas de grave crise- à des attentats voir à une guerre civile de même modèle que le fut la guerre d'Algérie ou en Yougoslavie.

Un peuple régit par une autorité extérieure fini toujours par se rebeller ! Un risque à ne pas courrir si on est réellement attaché à la construction Européenne ! Le tout Europe peut donc conduire à la destruction totale de celle-ci !

Seule, donc, une confédération des nations européennes peut garantir une paix totale sur notre continent.


(…) Or on sait, Dieu sait si on le sait ! Qu’il y a une conception différente au sujet d’une fédération européenne dans laquelle, suivant les rêves de ceux qui l’ont conçue, les pays perdraient leur personnalité nationale, et où, faute d’un fédérateur, tel qu’à l’Ouest tentèrent de l’être - chacun d’ailleurs à sa façon - César et ses successeurs, Charlemagne, Othon, Charles Quint, Napoléon, Hitler, et tel qu’à l’Est s’y essaya Staline, ils seraient régis par quelque aréopage technocratique, apatride et irresponsable. On sait aussi que la France oppose à ce projet contraire à toute réalité le plan d’une coopération organisée des états évoluant, sans doute, vers une confédération. Seul, il pourrait permettre un jour l’adhésion de pays tels que l’Angleterre ou l’Espagne qui, comme le nôtre, ne saurait accepter de perdre leur souveraineté. Seul, il rendrait concevable dans l’avenir l’entente de l’Europe tout entière. »

Charles de Gaulle, conférence de presse tenue au Palais de l’Elysée, 9 septembre 1965.



La construction européenne est un sujet qui divise le peuple français comme on a pu le constater lors de l'adoption de Traité de Maastricht ou le rejet du Traité Constitutionnel Européen.

Comme pour la politique, entre la droite et la gauche, tout comme pour la vision économique, entre le socialisme et le libéralisme, il y a une 3ème voie pour l'Europe, celle de la confédération !

Ainsi pour rassembler ce peuple français sur la question -ceux qui ont voté OUI au TCE et ceux qui ont voté NON- l'Europe confédérale serait une synthèse de réconciliation à cette noble entreprise.


PS: Le fédéralisme n'est peut être pas une notion si désirée que cela dans la famille centriste, l'UDF tout comme aujourd'hui l'ARES ne se sont-elles pas contruites sous forme de confédération et non de fédération ? La volonté des mouvements les composants de rester au final eux mêmes tout en s'unissant en est sans doute à l'origine. C'est de la même sorte que l'Europe peut et doit se construire.
Nous pouvons constater en relisant le programme de François Bayrou lors de la présidentielle de 2007 que ses propositions concernant l'Europe sont clairement d'ordre "confédérale" et non "fédérale".

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